mardi 5 mai 2009

revue de presse du 3 au 5 mai

"L’exécutif croit pouvoir compter sur la compréhension d’universitaires et de responsables syndicaux, y compris ceux qui ont critiqué les réformes portées par Pécresse. Après François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO) a condamné le 30 avril les intrusions de l’extrême gauche dans le champ syndical. Et le président de l’université Paris-V, Axel Kahn, a qualifié hier d’«irresponsable» et «choquant» l’appel de la Coordination des universités à ne pas organiser les examens de fin d’année."
"Le fonctionnement d'une vingtaine de facultés est affecté par la fronde universitaire, soit quelque 400 000 étudiants qui ne sont pas assurés de pouvoir passer leurs examens. "C'est un véritable désastre", déplore Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'Académie française, toujours dans le JDD. "D'habitude, tout se calme aux vacances de Pâques parce que les syndicats étudiants ont l'intelligence d'arrêter pour sauver les diplômes. Là, il semble y avoir une sorte de dynamique infernale qui échappe à tout le monde", estime l'historienne.
[...]
Le gouvernement estime que les craintes des enseignants-chercheurs et des étudiants n'ont plus lieu d'être après les gestes qu'il a consentis sur les trois principaux sujets de crispation. Le décret contesté sur le statut des enseignants-chercheurs a été réécrit, les formation des enseignants."

"Elle illustre la difficulté d'un dossier sur lequel les déclarations des uns et des autres (en particulier la ministre) relèvent plus du théâtre que du réel. Qu'en est-il vraiment ?

1. Dans la plupart des UFR de sciences de la nature, maths et informatique, médecine, même là où la colère contre le gouvernement était importante, les enseignements ont eu lieu en ménageant les moyens de la protestation. Les examens se tiendront à peu près normalement. Y voir un signe de complaisance vis à vis de la politique gouvernementale serait une erreur, c'est juste qu'un biologiste ne peut pas dire à un étudiant de se débrouiller pour son TP.

2. Dans les universités de sciences humaines et sociales les plus touchées par la grève des cours, il est tout simplement illusoire de croire que l'on peut faire "comme si" le second semestre avait été normal ou qu'il était "rattrapable". En témoigne la décision prise par les conseils de l'université Paris-4. Elle signifie que, si le scénario optimiste qui suppose que cours et examens soient organisés sans délais n'est pas réalisé, alors le semestre sera "banalisé". En clair, cela veut dire que tous les étudiants auront leurs crédits d'ECTS (crédits d'enseignement, les anciennes UV, dans un système européen), mais sans notes, et que la note du diplôme, donc la mention possible, sera fondée sur les autres semestres uniquement.

3. Il résulte de ces deux types de cas, qu'il n'y aura pas de règles pour tout le monde, mais uniquement du cas par cas. Mais il semble évident que les étudiants seront massivement admis en année supérieure pour les trois années de licence, là où la grève de cours à été la plus effective.

4. Le discours ministériel sur le thème "je suis la garante de la qualité des diplômes" est pure rodomontade. Valérie Pécresse sait bien que si elle se mêlait directement d'ordonner par voie rectorale la vérification de la qualité des diplômes dans les universités fortement touchées par la grève, ce qui déboucherait inéluctablement sur leur retrait, elle concentrerait sur elle la foudre étudiante... alors même qu'elle tente de la détourner vers les enseignants. Dans cette affaire, tout le monde sait que c'est celui qui refusera les diplômes - quel que puisse être l'habillage de la décision - qui paiera le prix. La ministre est trop bonne politique pour commettre cette erreur. Aux enseignants de suivre son exemple."
"En réaction à la circulaire qui accompagne le décret sur le statut des enseignants-chercheurs diffusée le 30 avril, le SNESup-FSU,majoritaire, a reconnu par la voix de son secrétaire général,Stéphane Tassel qu'elle " apporte des réponses à des questions que l'on posait depuis longtemps, notamment sur la modulation de service ". Pour autant, " notre opposition au décret demeure ", a poursuivi le syndicaliste."

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