mardi 12 mai 2009

CR de l'AG du 12 mai 2009

tribune: Florian + Oriane (vote :quasi-unanimité pour)

présents dans la salle :de l'ordre de 200 personnes.

Ordre du jour:

  1. actualité

  2. perspective d'action

  3. Votes

L'ordre du jour est voté à la quasi-unanimité.


Actualité

P. Petit fait un point d'actualité :

  • peu de réponses factuelles du gouvernement aux revendications

  • des provocations gouvernementales :

    • propos de X. Darcos sur le fait qu'il n'y aurait pas de diplôme pour les bloqueurs. [bien évidemment, c'est de l'intox. car ce qui fait qu'on a un diplôme, c'est le niveau à l'examen]

    • propositions de loi pour sanctionner les étudiants bloqueurs (amende de 1000 EUR, ...)

    • fortes pressions gouvernementales pour le reprise des cours

    • proposition de loi de B. Apparu: faire en sorte que les membres non élus du CA participent à l'élection du président d'université. Le but est visiblement d'avoir des président plus conformes aux voeux du gouvernement, plus dociles.

  • des débats dans les universités :

    • certaines reprennent les cours

    • d'autres les reprennent tout en continuant le mouvement (ex. de Bordeaux III qui reprend les cours en laissant de l'espace pour manifester et faire une AG par semaine, qui laisse la question des examens en suspends)

    • d'autres encore bloquées

  • en coulisse, des choses avancent car les conseillers ministériels avouent qu'ils ont pour mission de ne pas relancer le mouvement (cf http://nouveausouffle.blogspot.com/2009/05/masterisation-enfin.html).

  • Il semblerait que mercredi 13, pour la formation des enseignants, le gouvernement annoncera que l'année 2009-2010 sera en tous points identique à l'année 2008-2009. Les lauréats des concours deviendront donc tout de suite fonctionnaires stagiaires sans obligation d'avoir un M2. C'était une demande unanime de tout le milieu universitaire et scolaire , syndicat, présidents d'université, … Attendons mercredi pour voir si ça se concrétise.

Début des interventions de la salle :

intervention0: Les mesures gouvernementale font peur : sanction 1000 EUR pour les étudiants bloqueurs, interdiction des réunion cagoulés non violentes, ... Quand on remet tout ça bout à bout : on se demande ce que devient la liberté ? Avec de telles mesures, les manifestations comme la ronde des obstinées seront-elles encore possibles ?

intervention1: je ne veux pas qu'on enterre les acquis des luttes passées. On n'a pas perdu. Je pense qu'on doit tous être des citoyens engagés.

À la dernière AG, on avait proposé l'organisation d'un débat associant des candidats aux européennes, je vais porter ce projet et essayer de le faire avancer. Tout personne intéressée par participer peut contacter Mano [No de tel. Affiché au tableau et pas mis dans le CR: contacter evry-coordination@shayol.org qui retransmettra].

intervention2: On entend souvent dire que la lutte est une lutte sur le long terme mais le document affiché ci-dessus montre que l'application de la LRU est en route dans notre université et qu'on y va à marche forcée. [cf « Portefeuille de projets LRU.pdf » qui sera sur le blog avec le compte-rendu]

intervention3: Notre mouvement a souvent du mal à se situer. On entend souvent dire « regardez les gardiens de prison, en 4 jours, ils ont gagné ». Les gardiens de prison ont gagné 170 postes supplémentaires. Par rapport à ce que le mouvement universitaire a gagné, 170 postes, ce n'est rien. Nous avons gagné beaucoup plus de postes (organismes et universités) et bien d'autres choses. Ce que nous exigions était bien plus que ce que nous avons obtenu et donc bien plus que ce qu'ont obtenu les gardiens de prisons. Il faut donc ramener les choses à leur juste valeur.

[fin du débat sur l'actualité]

Perspectives d'action :


intervention1: je ne pense pas que ce soit la peur qui empêche les e-c de venir en AG. Je pense que la corporation e-c ne s'est pas mobilisée massivement à Evry sur le mouvement. Le mouvement a été pris en charge par les étudiants à Evry. Les universités où le mouvement continue sous des formes dures (P4, …) sont des universités où il y a eu une forte implication des enseignants-chercheurs.

Les enseignants-chercheurs ne sont pas en grève : les cours ont été suspendus mais l'université a continué à fonctionner. Pour certaines catégorie de personnes, se mettre en grève, a un véritable coût financier.

A titre personnel, j'ai continué à faire de la recherche, …

Il faut voir comment rebondir car tout n'est pas réglé. Je suis d'accord qu'il y a eu des avancées. Mais depuis le début, le mouvement a gagné en mots d'ordre : on est parti du décret/ mastérisation et on en arrive à la mise en cause de politiques publiques.

Notre problème : comment engendrer des perspectives d'action sur le long terme ? C'est une chose dont on a parlé lors des premières AG. Je pense qu'une des solutions est de convaincre en dehors de l'université (institution, …) car notre mouvement est resté interne au milieu universitaire.

intervention2: Certains propos qui viennent d'être tenus ne doivent pas être mal interprétés. Le conflit a coûté à de nombreuses personnes. S'il est vrai que la majorité des enseignants chercheurs ne se sont pas déclarés en grève et ont continué à toucher leur traitement, d'autres ont perdu des sommes non négligeables: par la disparition d'heures complémentaires, par la participation au financement des actions locales, … à titre personne, j'ai calculé une perte de l'ordre de 1000 EUR. Les étudiants ont perdu aussi à cause des rattrapages ou du décalage de la fin de l'année qui va engendrer des frais : logement, annulation de vacances ou de billets, travail d'été ou du soir, … L'un de mes étudiants avait prévu de retourner au pays à la fin du semestre. Avec la prolongation, il va perdre son billet et devoir en reprendre un autre. Le mouvement a donc eu un coût pour ceux qui y ont participé et aussi pour ceux qui n'y ont pas participé. Tout ceci n'a pas été fait pour rien puisque des choses ont été gagnées (et que d'autres restent à gagner).

intervention3: Il faut viser des choses efficaces pour faire bouger le gouvernement. Il faut donc viser un mouvement de masse et aller en masse aux manifestations [rappel du rédacteur de CR: manifestation nationale jeudi 14 mai]

Intervention4: Certains disent que l'on a obtenu des choses. Moi, je trouve que ce que l'on a eu, c'est du cosmétique et finalement, comme si on n'avait rien eu. Je souhaite que la présente AG réponde aux questions suivantes :

  • a-t-on eu des résultats suffisants ?

  • Est-ce qu'on arrête ?

Si on doit continuer: avec quels moyens ? Les moyens traditionnels n'ont pas donné grand chose (mais le blocage a permis d'avoir du monde en AG). Les manifestations sont importantes mais on en a tellement fait.

Remettons la question des examens sur le tapis car c'est notre dernier levier.

Il y a quelques jour a eu lieu une occupation du ministère, faut-il aller vers ce type d'actions pour faire bouger les choses ?

Concernant les examens, faisons cours sans examens, ça changera le rapport pédagogique.

Il faut se poser la question de savoir jusqu'où l'on va et ne pas se voiler la face. Si on fait cours tout en laissant les examens en pointillés, le ministère ne bougera pas car on ne sera pas crédible. Il saura qu'on ne mettra pas notre menace à exécution.


[suite à cette intervention, plusieurs interventions concernant les examens] :

intervention5: Concernant les examens, l'action est du ressort des prof. Il y en a peu à notre AG. Il faut beaucoup plus d''enseignants qu'ici pour décider des choses sur les examens.

Suggestion: organiser une AG enseignantes.

intervention6: Mes collègues ne sont pas là Dans la salle, il y a une grosse dizaine d'enseignants.

[note rédacteur du CR: je n'ai pas noté la suite de l'intervention]

intervention7: (enseignante DLV) : je propose des actions au niveau national pour qu'elles soient transmises à la CNU de demain : des réferendum

  • sur l'abrogation de la LRU

  • sur la démission de V. Précresse

On organiserait alors l'élection de notre nouveau ministre (envoi de CV, de programme, …).

intervention8: je pense qu'on est assez nombreux pour voter le blocage. Plus le temps passe moins il y a de monde, moins il y a de monde, moins il y aura d'AG.

intervention9: est-ce brillant pour un mouvement qu'il faille un blocage pour que les gens se déplacent ? Le but de l'université est qu'on passe les examens. Comment une AG de 200 personnes peut-elle décider que 8500 étudiants ne passent pas leurs examens. Le blocage a tué le mouvement.

intervention10: on n'a pas tout obtenu dans ce mouvement et il faut continuer à se mobiliser. Comment se mobiliser ? Le gouvernement a peur d'une masse de personnes, pas d'actions radicales réalisées par une poignée de personnes. La question, c'est de savoir comment être nombreux en manifestation. Le blocage est un moyen, pas une fin en soit.

Le blocage de ce matin n'a pas réussi à faire qu'on soit nombreux en AG aujourd'hui.

Ce qui a été exprimé au AG précédentes et par le nombre de personnes présentes à cette AG, c'est que la masse des étudiants veut ses examens. Certains enseignants utilisent le fait qu'il y eu blocage pour faire sauter la semaine de révision, pour organiser des rattrapages dans de mauvaises conditions.

Ce que je crains, c'est qu'on dégoutte des étudiants du mouvement, des mouvements. Il ne faut pas en arriver là car on aura peut-être à se mobiliser sur d'autres thèmes l'an prochaine (frais d'inscriptions, …). En conséquence, il est important que les examens se passent bien.

intervention11: Sans blocage, on n'aurait pas pu faire des AG aussi nombreuses (plusieurs fois plus de 800 personnes). Dans ce mouvement, on se bat pour notre avenir. Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera pour nous.

Vous êtes dégoutés du mouvement: retournez en cours. L'an prochain, quand tout ça sera appliqué, ça sera trop tard. Le blocage permettra de ramener du monde en AG.

intervention12: le blocage a permis de massifier le mouvement. Les examens pourront être tenus en temps et en heure mais pas forcément en contenu. Avec le temps passé à se mobiliser, il sera difficile d'avoir des partiels normaux. Ceux qui veulent que leur voix soit écoutée, qu'ils viennent en AG.

intervention13: le but de l'université est de délivrer des connaissances. Les examens ne sont pas tout. Il y a des pays où il n'y a pas d'examens. L'application de la LRU va se faire très vite. Il faut se mobiliser maintenant.

intervention14: je suis pour le blocage. C'est grâce au blocage qu'on a pu atteindre 800 personnes en AG. Ce sont ces AG de 800 qui ont voté la fin du blocage. Le blocage n'a-t-il pas atteint ses limites ? Ne faut-il pas trouver d'autres formes d'action ? Les examens : c'est un problème très délicat. Si les examens ont lieu et que le mouvement s'arrête, c'est comme si rien ne s'était passé. Si les examens n'ont pas lieu, ça va pénaliser les étudiants. Il faut trouver moyen de faire les examens et de peser sur le gouvernement.

Tout le monde n'est pas prêt à se sacrifier pour le mouvement. On trouve des situations très différentes d'une personne à l'autre (conditions financière, possible d'assumer une année de plus, …) et un sacrifice acceptable pour l'un peut ne pas l'être pour l'autre.

intervention15: enseignant d'histoire: on a veillé à se concerter en respectant les différences d'opinions des collègues et des étudiants. Nous avons essayé de participer le plus possible au mouvement quand il y avait des opportunités d'agir : on a fait grève. Pour le blocage, on a laissé faire les étudiants en participant un peu. On a beaucoup manifesté.

On a collectivement raté l'animation de l'université pendant le blocage. Je pense que le blocage n'a pas été négatif. Il n'y a pas de lien mécanique entre blocage et AG. Le blocage a massifier le mouvement mais il y a eu fatigue.

L'AG d'il y a 15 jours répondait à cette fatigue du blocage mais les AG ne sont sont pas vidées.

Nous avons pour principe d'émettre des épreuves validant des études et, en histoire, nous ne mettrons pas en cause ce but. Nous avons donc mis en place des rattrapages.

Nous n'utilisons pas l'argument des cours pour casser le mouvement. Ainsi, aujourd'hui, j'ai annulé mes enseignements.

intervention15: (enseignante au dept de physique) les examens sont notre dernier levier d'action vis à vis du gouvernement. Les étudiants se sont exprimés à la dernière AG : ils ont décidé d'avoir cours. Je propose la reprise des cours mais avec un semestre blanc: à voir entre enseignants.

intervention16: L1 physique/chimie. Je me demande quel est mon pouvoir d'action vis à vis de tout ça. Le gros problème, c'est la peur. Soyez prudent sur ce que vous entendez à la TV: il y aura examen. Qui peut dire ça ? N'oubliez pas pourquoi certains se battent. Pour qui se battent-ils ? Il y a un monde après les examens :

intervention17: la banalisation telle qu'elle est comprise ici, je suis contre. Soit il y a une décision politique de la présidence de l'université qui ferme l'université sinon c'est foireux (sic).

Sur la proposition de Réjane: les étudiants nous mettent les pendules à l'heure: soit on veut le problème de manière bureaucratique; soit les e-c, politiquement, sont prêt à assumer quelque chose de ce point de vue là. Seule une AG peut traiter ça. Votons le principe d'une AG enseignante, on verra alors ce qui en sortira.

Intervention18: Pour que l'AG des enseignants-chercheurs puisse prendre des décisions, il faut que l'AG unitaire donne son avis.


Proposition:

  • faire pression sur la direction pour que l'université soit fermée au moment des manifestations : majorité pour

  • pour suite du mouvement : majorité pour


On en arrivait au vote sur les examens et ...


Ca a été le bordel. :-)

Il était 13h05 et les étudiants sortis de cours à 13h00 sont arrivés et ont voulu remettre des choses à plat alors qu'on était en fin d'AG. Ca s'est géré sans violence et, avec un esprit d'ouverture indéniable [on ne rit pas]. La question de savoir si un AG de 200 personnes avaient légitimité pour voter le blocage a été soulevée.


Suite à la discussion qui a suivi [et que je n'ai pas notée]. Les choses suivantes ont été votées :


  • majorité pour demander à ce que les personnels de l'université se réunissent en AG pour discuter de la tenue ou non des examens

  • majorité pour porter l'idée d'un référundum à la CNU concernant la démission de Valérie Pécresse et l'abrogation de la LRU, et donc l'élection d'un nouveau ministre.

  • Élection des délégués pour la CNU de mercredi : Kora Lledo (L1 socio) [note rédacteur CR, absent à ce moment là: et aucun membre du personnel !]

  • majorité pour voter la question du blocage ;

  • Vote sur le blocage : majorité contre (108 contre un blocage reconductible jusqu'à la prochaine AG, et 84 pour)

  • prochaine AG mardi 19 mai à 10H puis manifestation

rappel : JEUDI 14 mai: manifestation nationale. Voter la poursuite du mouvement, c'est faire en sorte qu'il y ait du monde aux manifestations. RV sur Evry à 12h00 devant la BU.

Après l'AG, une délégation a demandé à rencontrer le président. Il était absent mais il recevra la délégation de l'AG mercredi matin 10H salle 427, ceux qui le souhaitent peuvent venir pour demander ce que l'AG a voté, à savoir une vraie banalisation des cours ;



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